Mardi 10 août 2010 à 14:03
Non, ce n'est pas un prénom. Traduit de la langue de Shakespeare ça veut dire "bordélique".
Bordélique comme tout ce qui m'entoure aujourd'hui. Plus rien ne tourne rond, les choses s'effondrent les unes après les autres, lentement. Je vois les gens partir, changer, se défiler, je vois leur lâcheté, leur peur, leur hypocrisie. Je les vois prendre des directions que jamais ils n'auraient pris quelques mois auparavant. Je vois ce monde s'écrouler et je peine à trouver des rescapés dans les décombres.
Suis-je devenu fou ?
Personne ne semble y prêter attention. Alors, pure folie ou malaise délibérément passé sous silence ? Dégringolade générale ou dépression en cours d'expansion ? Personne ne peut m'aider sans que cela se fasse sans dommages. J'ai trop de choses à dire, j'ai trop gardé le silence, j'ai vu et entendu trop de mauvaises consciences et je ne peux plus accumuler tout cela.
J'ai besoin d'y voir clair, j'ai besoin de l'honnêteté des gens qui aujourd'hui l'ont perdu. J'ai besoin de me dire que j'ai raison, qu'ils ont effectivement changé. Tout peut arriver, je suis trop fragile aujourd'hui pour laisser passer la moindre petite anicroche sans dégâts.
Parce que le vrai problème est là. Elle m'a détruit, j'en suis conscient aujourd'hui. Tout ce que j'étais avant a disparu, et ne semble pas revenir. Et personne ne le sait, et pourtant ceux qui le savent n'ont pas conscience de l'ampleur du désastre, ou ne peuvent pas le croire tant il leur paraît irrationnel. Et pourtant... Et pourtant. Je suis aussi quelqu'un de rationnel, mais sur ce coup-là j'ai beau l'analyser, le retourner dans tous les sens, la conclusion est la même. Elle m'a détruit.
Près de huit mois se sont écoulés maintenant. Et j'ai tourné la page, c'est assurément incontestable. Mais je ne suis plus le même, quelque chose a cassé, quelque chose qui semble ne plus jamais vouloir se recoller. Est-ce vraiment possible ? A quoi bon avoir tourné la page si c'est pour ne pas être capable d'en profiter ? La question reste sans réponse.
Le temps y fera-t-il quelque chose ? Je l'espérais, comme tout un chacun. Aujourd'hui, j'ai plus de mal à le croire. Je reste conscient, mais j'ai du mal.
J'aimerais qu'elle lise ça, mais ça ne sert à rien.
Personne ne pourrait se douter de l'immense fissure qui est apparue. Et je peux le comprendre. Rien n'est sensé dans cette histoire, c'est impossible que ça se passe comme ça, c'est impossible qu'elle m'ait autant marqué, à tout jamais. Pas elle, pas celle qui n'a pas été la plus présente ni la plus intensément liée à moi. Et pourtant, merde ! Je ne comprends pas, mais c'est comme ça. Au moins je suis capable d'analyser la situation, mais ça ne change rien à mon coeur. Il est brisé.
Où sont passées mes belles années ? Où a disparu le temps de l'insouciance ? Ces huit derniers mois ont été globalement très difficiles. Heureusement, malgré l'abandon progressif, certains restent face à la tempête et ne vacillent pas, et je leur doit mes seuls moments de bonheur de cette année maudite. Mais jusqu'à quand ?
J'ai perdu, et bien perdu. Je n'ai plus grand chose à perdre, autant régler mes comptes. Mais pourquoi faire ?...