Elle m'amuse, cette nouvelle génération. Tous ces ados, voire même ces pré-ados, qui se veulent plus adultes encore qu'ils ne le seront jamais. A la recherche de symboles, ils raclent les fonds des tiroirs de la mode, de la pensée victorienne de contestation sociale et des attitudes dégagées.
Parlez moi d'amour. Jean Lenoir s'en retournerait dans sa tombe, à lire ces déclarations improbables noyées sous la candeur toute naïve de la jeunesse incandescente. Ils pensent tous avoir l'Expérience Majuscule, celle qui fait d'eux une grande personne, sans plagier le Petit Prince bien entendu. Ils pensent tous avoir vu suffisamment de choses pour tirer des conclusions définitives, généraliser leurs déductions et coller une étiquette sur le temps qui passe.
Elle m'amuse vraiment, cette génération. Oh, je ne suis pas bien vieux, loin de là. Mais je fais déjà partie d'une génération qui s'est éloignée des codes actuels. Lorsque j'ai atteint la majorité, nous n'étions pas aussi prétentieux que ces ersatz de jeunes actifs. Vous les voyez, tous, sérieux comme des papes, chemise cravate et malette de cuir, à peine entrés au lycée. Vous les voyez, toutes, délurées-mais-pas-trop, prônant un féminisme désormais bien différent à grands coups de sacs Longchamp. Où sont leurs modèles ? Pas les parents, cette nouvelle génération n'aime pas les parents. Un parent ça pue l'azote, ça sent la conserve rassie et le vieux relent de Mai 68. Et pourtant, on s'en rapproche, de Mai 68. Cherchez l'erreur, ramez dans la contradiction.
Ils veulent tout faire comme les grands. Ils veulent se prétendre responsables, mais ils sont plus dépendants que jamais. Ils écrivent des déceptions insurmontables, mais ils ne voient pas plus loin que le bout de leur journée. Comme l'impression qu'ils veulent supprimer l'aléatoire, effacer ce hasard qui les effraie tant. Ils veulent vivre des expériences toujours plus audacieuses, connaître les limites et souvent les dépasser.
Un bataillon de sosies sans âme. Voilà ce qui les caractérise le mieux. La nouvelle génération collégienne et lycéenne veut faire du commerce, du management, de la sociologie ou encore de l'histoire de l'art. Quant aux autres, ceux qui sont plus lucides, ils ne rentrent plus dans le moule et s'effacent d'eux-mêmes en cherchant la normalité.
Beau carnage que cette adolescence ravagée. Parlez moi d'amour, mais pas trop fort, sans quoi le sort vous jouera des tours...
Parlez moi d'amour. Jean Lenoir s'en retournerait dans sa tombe, à lire ces déclarations improbables noyées sous la candeur toute naïve de la jeunesse incandescente. Ils pensent tous avoir l'Expérience Majuscule, celle qui fait d'eux une grande personne, sans plagier le Petit Prince bien entendu. Ils pensent tous avoir vu suffisamment de choses pour tirer des conclusions définitives, généraliser leurs déductions et coller une étiquette sur le temps qui passe.
Elle m'amuse vraiment, cette génération. Oh, je ne suis pas bien vieux, loin de là. Mais je fais déjà partie d'une génération qui s'est éloignée des codes actuels. Lorsque j'ai atteint la majorité, nous n'étions pas aussi prétentieux que ces ersatz de jeunes actifs. Vous les voyez, tous, sérieux comme des papes, chemise cravate et malette de cuir, à peine entrés au lycée. Vous les voyez, toutes, délurées-mais-pas-trop, prônant un féminisme désormais bien différent à grands coups de sacs Longchamp. Où sont leurs modèles ? Pas les parents, cette nouvelle génération n'aime pas les parents. Un parent ça pue l'azote, ça sent la conserve rassie et le vieux relent de Mai 68. Et pourtant, on s'en rapproche, de Mai 68. Cherchez l'erreur, ramez dans la contradiction.
Ils veulent tout faire comme les grands. Ils veulent se prétendre responsables, mais ils sont plus dépendants que jamais. Ils écrivent des déceptions insurmontables, mais ils ne voient pas plus loin que le bout de leur journée. Comme l'impression qu'ils veulent supprimer l'aléatoire, effacer ce hasard qui les effraie tant. Ils veulent vivre des expériences toujours plus audacieuses, connaître les limites et souvent les dépasser.
Un bataillon de sosies sans âme. Voilà ce qui les caractérise le mieux. La nouvelle génération collégienne et lycéenne veut faire du commerce, du management, de la sociologie ou encore de l'histoire de l'art. Quant aux autres, ceux qui sont plus lucides, ils ne rentrent plus dans le moule et s'effacent d'eux-mêmes en cherchant la normalité.
Beau carnage que cette adolescence ravagée. Parlez moi d'amour, mais pas trop fort, sans quoi le sort vous jouera des tours...