Vendredi 11 janvier 2008 à 8:26
Réflexion faite, autant profiter de cet état (voir article précédent) d'une manière ou d'une autre. Je ne dors pas ? Qu'à cela ne tienne, je vais en profiter pour raconter des conneries ici. Et on commence par les cowboys rencontrés hier soir, près du ranch de ce traître de McKenzie.
Il doit être 2h30 du matin, c'est à dire l'heure de la débauche pour moi. Matthieu est mon passager, presque aussi déglingué que moi. Tiens, et si je dépassais tranquillement ce cycliste isolé sur cette grande avenue déserte ? Malheureusement, il s'avère que la voiture estampillée "Police" qui me suivait n'a sans doute pas aimé que j'ai l'audace de doubler un vélo en utilisant mon clignotant pour signaler cet écart fort prononcé afin de laisser respirer le cycliste fatigué. Hop ! Gyrophares, garez-vous sur le côté.
"Bonsoir monsieur, qu'est-ce qui vous prend d'accélérer comme ça ?
- Bah euh... J'ai un régulateur de vitesse, j'ai pas accéléré !
- Ouais c'est ça, allez donnez moi les papiers. Vous avez consommé de l'alcool ?
- Heu non...
- On va vérifier ça."
Chef, oui chef. Je ne sais pas si son corral a été pillé, mais de toute évidence ce cowboy n'a pas plus d'humour que Walker Texas Ranger, et il est prêt à tout pour récupérer son bétail visiblement volé et revendu en pièces détachées à la boucherie du coin. Supercop entre en action, une voiture puissante, deux jeunes à bord, tous les ingrédients du mauvais film sont réunis, mais ce qu'ils ont oublié c'est que les flics se font toujours avoir.
"Ouvrez la boîte à gants s'il vous plaît
- Heu... ok."
Pour eux, nous sommes sans l'ombre d'un doute de dangereux trafiquants, et Matthieu s'exécute en ouvrant ma boîte à gants qui doit à ce moment là contenir une pochette de CD et les carnets d'entretien de la voiture. Merde Roger, ils ont planqué la came ailleurs, on va se faire baiser. Non, moi c'est John Wayne.
* Test d'alcoolémie effectué *
"Vous avez bu quoi monsieur ?
- Oh, peut-être deux shooters, pas plus...
- Vous êtes à 0,05 c'est bon.
- Bah oui c'est ce que je dis, c'est rien deux shooters..."
L'arrestation spectaculaire tombe à l'eau, le client n'a pas d'alcool dans le sang. Enfin si, mais un taux de 0,05 c'est insignifiant. Le cowboy se retrouve tout à coup pris d'un doute effroyable : et si le délinquant était en fait ce rascal de cycliste de tout à l'heure ? Du coup, le changement d'attitude est radical.
"C'est quoi en fait vos shooters ?
- C'est un alcool fort mélangé avec du sirop qui se boit sec.
- Ah, vous les faites flamber c'est ça ?
- Non pas tout le temps, enfin pas forcément.
- Ok... Bon bah merci et bonne soirée."
Pas de gibier ce soir, en tout cas pas ici. La plaine est peu propice à la chasse, ils ne retrouveront pas leurs bêtes volées dans le coin. Mais bon, ça valait le coup d'être aussi sec et brutal...
Au final, et pour quitter ce ton romanesque qui sied pourtant si bien à la situation, je me fais arrêter parce que deux flics jugent que j'ai accéléré "brusquement" en ville. Tout ce que j'ai fait, c'est doubler un cycliste en prenant soin de faire un écart assez large pour éviter tout accident éventuel. Et je me retrouve avec deux recalés des G.I. qui vont jusqu'à fouiller ma boîte à gants, c'est pas beau ça ? D'ailleurs, et pour conclure, si mon taux d'alcool devait effectivement être quasiment nul, j'avais bu beaucoup plus que deux simples shooters... Mais j'ai hérité d'une indécente vitesse d'assimilation de l'alcool, ce qui m'arrange bien au final.
Et la prochaine fois que je vois un vélo, je fais quoi ? Je le pousse ?