Mardi 26 juin 2007 à 20:36
Petite étude sociologique pour aujourd'hui... Nous allons nous intéresser au concept de différence, dans son sens le plus social du terme, à savoir la démarcation entre les individus.
Vous aurez remarqué que l'être humain a souvent tendance à vouloir se démarquer de ses semblables, pour des raisons qui semblent souvent floues. Les exemples sont innombrables : du gamin qui se pointe à l'école avec ses nouvelles chaussures Spiderman en passant par l'adolescent qui veut qu'on le remarque jusqu'à l'homme d'affaires qui cherche à acheter la voiture la moins banale possible pour s'attirer le regard de ses collègues... Tous les jours, nous vivons dans ce culte de la différence, sans même nous en rendre compte.
Et le plus intéressant, c'est que nous nous comportons quasiment tous de cette manière : en cherchant à posséder ce que l'autre n'a pas, par exemple.
Ce concept de démarcation remonte à l'époque où l'homme n'était encore qu'un animal sauvage. Le plus fort avait la plus grosse part de gibier après la chasse, le plus intelligent avait construit un tas de pièges pour ses proies, le plus habile s'était construit un abri très pratique en cas d'intempéries, et j'en passe. Maintenant, réfléchissons un tantinet. A cette époque là, l'homme en tant qu'être "évolué-mais-pas-trop" était toujours guidé par un instinct que tous connaissent : l'instinct de reproduction. Dérivé de l'instinct de survie, ce comportement est présent chez une bonne partie des espèces vivantes peuplant cette Terre. De nos jours, il est plutôt enfoui très profond dans notre inconscient, mais aux balbutiements de l'humanité, il faisait partie intégrante des comportements conditionnant les actes de l'homme. Et quoi de mieux que de se faire remarquer pour obtenir les faveurs de mademoiselle ?...
De cette recherche de la différence en tant que raisonnement vital, on est aujourd'hui passé à une recherche de la différence en tant que comportement fossile. Et de fait, le but avoué n'est pas si différent : se montrer, se faire remarquer. Quid de la reproduction ? Bah si, vous le savez très bien, celui que l'on voit arriver de loin, qui parle plus fort et qui danse mieux que tout le monde, c'est toujours celui qui repart avec la plus belle fille de la boîte à la fin de la soirée. Bon, c'est très cliché, je vous l'accorde, mais si proche de la réalité... Maintenant que l'amour a pris une véritable dimension sentimentale chez l'espèce humaine, cela n'a plus grand chose à voir avec la préhistoire, mais les réminiscences sont là et bien là.
Pour ce qui est d'un point de vue plus général - c'est à dire en occultant le rapport de séduction - on peut tout simplement élargir ce que l'on vient de démontrer. Se mettre en valeur en jouant sur un atout, qu'il soit matériel ou purement lié au caractère, c'est une très bonne arme pour avancer. En revanche, il incombe à tout à chacun de savoir où sont les limites...
Montrer ses différences, c'est bien. Mais chercher à tout prix à se construire des différences, cela devient très vite complètement débile. Comprenez par là que l'on est très vite excessif lorsque l'on se donne des airs. Les modes sont un peu la vitrine de ce trop plein d'auto-marginalisation : on a déjà notamment vu les Emos ou la Tecktonik, mais ce sont deux des phénomènes les plus récents, sachant que les mouvements de mode sont bien plus vieux que la plupart d'entre nous. Bref, savoir faire la part des choses est essentiel, et c'est justement un raisonnement qui fait défaut à beaucoup d'adolescents de nos jours.
C'est peut-être aussi le rôle des générations précédentes de leur faire comprendre que la différence appelle parfois l'indifférence...